La ville ouverte

La ville ouverte nous parle de trois femmes qui ne se connaissent pas mais qui ont toutes le sentiment de vivre avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Confrontées à l’impuissance et à la déréliction d’une société comme à leurs propres impasses personnelles (professionnelles ou amoureuses), elles se réfugient dans le sommeil, se rencontrent mystérieusement dans un rêve commun et organisent ensemble l’assassinat du fameux tyran de Syracuse.

En revisitant le mythe de l’épée de Damoclès et en le confrontant à l’époque actuelle, la ville ouverte interroge la place que notre société actuelle accorde au rêve. Comment poursuivre sa vie alors que tout est présenté sous l’angle de la disparition et de la déréliction ? Comment échapper au catastrophisme ? Comment percevoir des issues à l’opacité du présent et se déprendre d’un abattement tant personnel que collectif et re-convoquer des puissances ?

Ouvrage publié avec le soutien du Centre National du Livre

Date de publication

2018

Éditeur

Détails

13x21cm, 96 p., 15 €

ISBN

978-2-84705-161-2

Presse

« Cette épée de Damoclès suspendue au-dessus de nous est l’épreuve que nous ne devons pas refuser, que nous devons affronter : d’une certaine manière, il faut prendre l’arme ou rendre l’âme. Elle vient, cette épée, couper en son milieu le fruit rond qu’est la terre, nous traverser de part en part pour le pire (la sensation d’une chute permanente et sans fin de tout, le sol qui nous manque, l’angoisse devant la force avec laquelle le monde court à sa perte) et le meilleur (le parler tranchant retrouvé, le désir d’innocence et de pureté, la soif d’aimer en vérité). C’est pour tout cela qu’il faut lire la pièce de Samuel Gallet dont l’argument, le déploiement et le langage (malgré les deux intermèdes consacrés aux flatteries de Damoclès qui nous semblent être une concession malheureuse au parler médiatique de ce temps) se situent à cette hauteur historique et tragique qui ennoblit l’auteur et son lecteur en leur faisant franchir ensemble les portes de la vérité. »

Frédéric Dieu, Profession spectacle, 2018

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Extrait

En rêve il est facile de se battre. De frapper. De courir. De se venger du monde atroce. De ce qu’il nous fait subir. Chaque nuit dans mes rêves je déchire la toile sombre jetée sur l’avenir. Je crie. Je me venge. Je rends la justice. Je remets le monde sur pied. Il y a des coups et du sang. Je m’emmêle dans les draps trempés de sueur. Pourquoi sommes-nous ici ? Savez-vous où nous allons ? Avez-vous trouvé un lieu pour vivre ? Ne me laissez pas seule. Et le monde se met à hurler.

»